Vendredi dernier tous les barbus, porteurs de chemises à carreaux, bobos nancéiens s'étaient donnés rendez vous à l'Autre Canal qui affichait complet pour l'avant-dernière soirée des NJP, événement incontournable qui marque le début de l'automne à Nancy depuis bientôt 40 ans.
Rien d'étonnant, une programmation à base de Capture, Revolver et du magnifique Sébastien Téllier ne pouvait que faire déplacer les foules !
Une mise en bouche très agréable, que dis-je, une énorme révélation avec le groupe nancéien Capture dont la prestation n'a rien eu à envier aux deux autres têtes d'affiche !
Avec un son original à mi chemin entre Two Door Cinema Club et Foster The People, Capture a su chauffer la salle, et dieu seul sait à quel point la tâche n'est pas aisée.
Un petit synthé à gauche, une percu à droite, quelques cris entre les deux, on aurait pu s'attendre à un fouillis artistique mais qu'est ce que c'était harmonieux et entraînant !
Un rendu carré et professionnel, remarquable pour un groupe régional !
Cosmique, transportant, frais, Capture ne peut pas laisser indifférent. Un groupe à suivre.
Leur tout dernier EP à écouter impérativement ! C'est par là !
Après un tel échauffement on ne pouvait s'attendre qu'à monter crescendo dans l'excellence. La soirée s'annonçait plus que bien.
La déception n'en fut que plus grande lorsque Revolver monta sur scène...
10 min d'acoustique et de chants à 3 voix ont eu raison de mon excitation et se sont révélés être aussi mortels qu'une overdose de sédatifs.
Au bout de 15 min soporifiques, alléluia, débarquent un bassiste et un batteur ! Eh oui, on nous ment depuis le début ! Il ne sont pas 3 mais 5 !
On sort les guitares électriques, l'énergie fait enfin son apparition mais ma motivation a disparu tel un poisson rouge qu'on aurait congédié par un coup de chasse d'eau dans les toilettes.
Le rythme est là, l'ambiance est là. Normal me direz-vous, les retardataires ont loupé le quart d'heure de marche funèbre qui a précédé la résurrection.
Une set list bougrement mal foutue, tous les tubes se trouvant en queue de liste, Revolver finissant ce concert en semi teinte avec Wind Song qui aura su ultimement me réanimer.
Stupidité ou simple tactique pour maintenir le public en haleine dans l'expectative de LA chanson ? Quoiqu'il en soit, très mauvais choix qui a fait perdre à Revolver pas mal de fans le soir là.
Après cette prestation mi figue mi raisin, place à la vague bleue, au dieu bleu, SEBASTIEN TELLIER !
Pour être bleu, c'est bleu ! La lumière, le décor, la guitare, le micro, la batterie, tout, tout, tout est bleu !
Une entrée sur scène magistrale de Tellier qui s'offre à son public les bras déployés.
Une musique hypnotisante, une super interaction avec le public qui permet à chacun de s'approprier un brin de plus le personnage qui sait toujours rester provocateur, provocation qui fait tout son charme. On aura appris le soir là, qu'en plus d'aimer le bleu, Sébastien n'affectionne pas particulièrement les cigarettes mentholées.
Sébastien Tellier aura su montrer à tous ce qu'est être un artiste, un vrai ! Original, talentueux et modeste, bref, une sorte de Serge Gainsbourg 2.0 qui ne cesse de surprendre.
Malgré quelques soucis techniques il faut admettre que ce fut l'un des meilleurs concerts de cette 39e édition des NJP. Un vrai "on en a pris plein la gueule".